Littératures, cinéma, arts plastiques & visuel
Sous la direction de Urbain Ndoukou-Ndoukou
Les profondes mutations sociales que le monde n’a cessé de connaître depuis l’avènement de la globalisation survenue au cours du dernier quart du XXe siècle ont modifié, par plusieurs aspects, les structures anthropologiques de la sensibilité contemporaine. Cette nouvelle configuration globale de la perception de l’intime mérite qu’on s’y intéresse avec une acuité particulière. Il s’agit précisément d’étudier les différentes manifestations culturelles que revêt le sentiment de soi en postcolonie – à une époque marquée par le triomphe de l’individu- et qui impose, ipso facto, de rendre accessible à tous le rapport à l’amour, au sexe, à l’intime, etc. À cet égard, l’exploration des affects dans le contexte contemporain de l’Afrique (maghrébine et subsaharienne) et des Caraïbes se fonde sous les auspices des imaginaires globaux de mise en scène sexuelle et corporelle, lesquels bousculent les repères traditionnels d’expérimentation de l’intime. En effet, après une longue période de mise sous silence des affects corporels (Achille Mbembe, Politiques de l’inimitié, 2016), les sociétés postcoloniales semblent désormais décidées à liquider les anciens paradigmes de représentation de soi érigés par le biopouvoir colonial (Pascal Blanchard et alii, Sexe, race & colonie, 2018). Au demeurant, ce dernier a pendant des siècles exercé une certaine domination des corps colonisés participant ainsi à fixer tous les fantasmes et tabous qui ont formalisés, au sens foucaldien du terme, la gouvernance symbolique et réelle du corps des indigènes évoluant alors au sein des espaces coloniaux. En revanche, les multiples transformations récemment apparues sur le continent africain et dans les Caraïbes – dues aux processus de globalisation du monde – semblent avoir entraîné des transformations sociales considérables dans le domaine de la « vie privée tirant ses symboles de la culture globale » (Achille Mbembe, Sortir de la grande nuit, 2010). Il y a manifestement, au sein de la modernité africaine et caribéenne de plus en plus globalisée, « une nouvelle façon de penser, de juger, de manger, de baiser, de se marier ou non, de vivre la famille, […] de se vivre soi-même » (Charles Melman, L’Homme sans gravité, 2002). Ainsi, nous ne sommes plus en présence d’une figuration manichéenne de soi où le corps du colonisé s’oppose à celui prétendument civilisé du colonisateur, mais en présence d’un rapport inédit de type individualiste qui s’institue entre le sujet postcolonial et sa chair. Une telle transformation dans la perception des affects corporels permet, dès lors, d’envisager la configuration des imaginaires de soi en postcolonie à travers un rapport à la sexualité décomplexé et de tendance libertaire qui serait inhérente au surgissement de la « sensibilité contemporaine » (Georges Vigarello, Le Sentiment de soi, 2014). Une telle évolution anthropologique des techniques d’expérimentation de soi favorise l’apparition de formes inédites d’expressions sexuelles (Daniel Welzer-Lang, Les Nouvelles hétérosexualités, 2018) qui aident à structurer la construction d’une nouvelle « pragmatique du sujet » (Michel Foucault, Histoire de la sexualité, 1976). De toute évidence, le sujet postcolonial n’entend plus le moins du monde se conformer aux valeurs pudibondes traditionnelles qu’exaltaient autrefois une certaine ethnologie coloniale faisant de la honte de soi (Buata B. Malela et Cynthia V. Parfait, Écrire le sujet du XXIe siècle, 2023) un dispositif avec lequel la culture africaine et afro-caribéenne devrait s’arranger pour penser la phénoménalité du corps. En effet, dans les représentations de soi qui émergent à partir de la fin de la décennie soixante-dix marquées par « les éblouissements de la jouissances » (Joseph Tonda, L’impérialisme postcolonial, 2015) et des sexualités dénormalisées, on constate l’émergence, chez les individus postcoloniaux, d’une doxa sexuelle libertaire au travers de laquelle ils élaborent l’exploration de l’intime. Dès lors, l’ensemble des contributions du présent numéro de la revue Nakan, explore chacun suivant sa sensibilité épistémologique, « les conséquences culturelles de la globalisation » (Arjun Appadurai, 2005) lesquelles font émerger au sein des sociétés un sentiment inédit de l’existence de soi. Ce faisant, les réflexions qui y sont déployées font apparaître, de façon tout à fait originale, les différents modes de mises en scène de soi par le biais desquels les sujets postcoloniaux parviennent à structurer leurs imaginaires corporels et sexuels, garants qu’ils sont, d’une restructuration des identités individuelles. De ce point de vue, ce numéro ouvre la réflexion sur l’étude des sensorialités postcoloniales donnant ainsi à voir ses manifestations anthropologiques, artistiques et littéraires. En fin de compte, ce travail d’exploration des affects demeure une tâche cognitive nécessaire pour envisager de manière féconde une herméneutique du sujet en postcolonie, laquelle permettra, autant que faire se peut, de comprendre la complexité du souci du corps et du souci de soi dans l’Afrique contemporaine et dans les Caraïbes. En outre, l’enjeu de ce numéro est aussi celui d’appréhender par quelles ruses ces sujets postcoloniaux parviennent à « re-négocier » leur agentivité sexuelle dans un contexte global marqué par le triomphe de l’individualisme envisagécomme la principale souche identitaire de l’ontologie mondialisée, laquelle est irriguée par les paradigmes de la « culture globalitaire » (Gilles Lipovtsky et Jean Seroy, La Culture-monde, 2008). En d’autres termes, il est question, pour l’individu postcolonial, d’envisager l’expérience de soi sans courir le risque – aussi bien dans sa relation à soi qu’à l’Autre – de se transformer en une force destructrice qui pourrait entraîner « un étiolement du tissu social [conduisant ainsi] les sujets à leur autodestruction » (Élisabeth Roudinesco, La Part obscure de nous-mêmes, 2007). Or, le défi épistémologique majeur posé par l’étude du sujet postcolonial est aussi celui de promouvoir une certaine éthique de l’intime ouvrant sur la vérité de soi sans toutefois minimiser, à l’ère de l’individualisme, les effets délétères que pourrait générer le triomphe d’une subjectivité susceptible d’être « transformé[e] en foyer de cristallisation de toutes les énergies pulsionnelles » (Marcel Hénaff, Sade. L’Invention du corps libertin, 1978). C’est la raison pour laquelle les contributions de ce numéro proposent une approche qui décloisonne l’expérimentation des sensorialités postcoloniales tout en questionnant, de façon lucide, cette nouvelle configuration contemporaine de la culture de soi. Celle-ci émerge en effet dans un contexte néolibéral qui se trouve structuré autour d’un hédonisme consumériste inédit caractérisé par la « sexduction » permanente (Gilles Lipovtsky et Jean Seroy, 1983). Au demeurant, afin de mener à bien cette étude portant sur le sentiment de soi en postcolonie, les articles retenus pour ce volume se structurent en deux grandes unités : la première unité du volume a trait aux imaginaires de soi et aux nouvelles perceptions de l’intime, et la seconde, quant à elle, a trait aux vertiges des sens dans le monde postcolonial.
Imaginaires de soi
& nouvelles perceptions de l’intime
Ce faisant, cette première unité réunit cinq études qui sont liées par leur propension à suggérer l’évolution synchronique et diachronique des imaginaires de soi au sein des sociétés postcoloniales. Elles font, dans ce cadre, autant appel aux nouvelles esthétiques (Papa Samba Diop [dir], Fictions africaines et postcolonialisme,2002) qu’aux tendances culturelles et sociales de l’époque postcoloniale, laquelle est marquée par le triomphe du libéralisme global. Il est donc question ici, pour les contributeurs, d’esquisser une réflexion qui vise à cerner les enjeux que revêtent cette littérature fortement érographique ( Gaëtan Brulotte, Œuvres de chair : Figures du discours érotique, 1998) de la postcolonie, et dont le recours aux thématiques corporelles et sexuelle induit une perception nouvelle de la vie individuelle. À cet effet, Ahmed Aziz HOUDZI aborde dans son étude la question de l’investissement du corps intime au sein des romans de Mohamed Leftah. De ce point de vue, l’auteur saisie ce corps romanesque comme un matériau primordial de la création poétique d’où se reflètent la dimension symbolique et sociale que revêtent les imaginaires corporels chez le romancier marocain. La réflexion se penche précisément sur le topos de l’hybridité corporelle, laquelle permet de prendre le pouls des mutations sociales et culturelles qui participent à redéfinir les contours des nouvelles subjectivités ayant émergé au sein de la société marocaine. Quant à Clément MOUPOUMBOU, il inscrit sa réflexion dans le cadre d’une étude qui emprunte à la psychanalyse freudienne les notions de perversion et d’obsession pour mieux analyser la dimension symbolique des fantasmes sadiques mis en scène dans l’œuvre du romancier tchadien Nimrod. Aussi propose-t-il d’examiner le sentiment de soi dans Les jambes d’Alice à partir de l’érotomanie dont font montre nombreux personnages, lesquels sont en proie à considérer la passion du jouir comme une modalité d’affirmation de leur singularité. En revanche, Clément MOUPOUMBOU insiste, pour reprendre l’expression de Patrick Baudry, sur la nécessité d’appréhender la « brutalité érotique » (Le Corps Extrême, 1991) inscrite dans l’imaginaire sexuel des personnages, en lien avec le topos de la guerre que le romancier tente d’épingler. Ainsi, la dimension fragmentaire du récit qui théâtralise la violence de la guerre civile décrite dans le roman de Nimrod, permet in fine à Clément MOUPOUMBOU, de démontrer que les souffrances et traumatismes que subissent les individus en contexte de guerre pourraient entériner le déchaînement des pulsions sexuelles sadiques qui sommeillaient dans l’inconscient de chaque être. Une telle situation introduirait, d’après la belle formule de Rémi Astruc, un « désordre radical » (Le Renouveau du grotesque dans le roman du XXe siècle, 2010) au sein de la société minant ainsi toute possibilité, pour chaque individu, d’accéder à une expérience de soi marqué du sceau de la positivité. Au demeurant, Ichola Marcel BALOGOUN analyse, l’esthétique de la sensibilité dans le roman 39 rue de Berne de Max Lobe. Il met ainsi un accent particulier sur l’étude des procédés romanesques inscrivant, dans le texte, la manifestation de la subjectivité des personnages. Ce faisant, Ichola Marcel saisit l’expression de soi des personnages à partir de la perception pragmatique qu’ils ont de leur corps. Cette étude de la sensibilité romanesque lui permet donc de mettre en lumière les différents processus de subjectivation par lesquels passent les créatures diégétiques de Max Lobe afin d’expérimenté leur intimité. Ainsi, en mobilisant de nombreux passages à travers lesquelles s’affirment les différentes modalités de la sensibilité, l’auteur souligne l’importance de considérer le sentiment d’intimité, quoique profondément ancré dans l’individu, comme le processus de l’évolution du monde culturel qui varie, par le fait même, dans le temps et l’espace. Dans la même perspective, Modibo DIARRA, pour sa part, inscrit sa réflexion dans le cadre du renouveau de l’esthétique romanesque des écrivains postcoloniaux, lesquelles transgressent les normes sociales pour mieux célébrer les imaginaires sexuels et les discours qui les portent. L’étude cependant se penche principalement sur le roman Place des fêtes de l’écrivain togolais Sami Tchak qui conçoit le corps comme un paradigme essentiel à la découverte de soi. De ce fait, Modibo DIARRA montre que l’esthétique érographique qui se reflète chez Sami Tchak est une tentative, pour le romancier, de proposer une lecture lucide des sexualités hétérogènes au sein des imaginaires postcoloniaux. Il ressort que la scène sexuelle est à la fois un lieu de la célébration du corps et des plaisirs, mais peut très vite devenir, sous l’effet de l’hédonisme consumériste, une source de souffrance pouvant exacerber, chez le sujet postcolonial, le vertige de l’autodestruction. Enfin, dans une approche totalement différente, Fabiola OBAME adopte une perspective écocritique afin d’examiner les conséquences délétères de l’idéologie coloniale sur la configuration de l’expérience de soi au sein des espaces postcoloniaux. À cet égard, elle opte pour une lecture comparative des œuvres de Nadine Gordimer et de Patrick Chamoiseau pour montrer que la colonie a été, avant tout, un laboratoire de prolifération des imaginaires impérialistes ayant structuré la domination du corps racisé. En ce sens, Fabiola OBAME fait valoir que l’expérience de la vie en contexte colonial, pour le colonisé, est d’abord celle d’une impossibilité radicale d’accéder à la vie pour soi, dans la mesure où, il est soumis à un régime de gouvernance d’exception qui réduit sa matière corporelle au rang d’objet. Ainsi, grâce à l’approche écocritique, l’auteure démontre que l’impérialisme occidental s’est pensé comme une puissance dispensatrice de l’ordre mondial. Sa tâche pragmatique, en effet, a consisté à juguler et à réorganiser le désordre organique perçu dans le corps du subalterne et celui de son écosystème.
Vertiges des sens
& culture de soi dans le monde postcolonial
La deuxième unité du volume, qui regroupe quatre articles, tente de dévoiler la complexité des sensorialités postcoloniales, lesquelles font apparaître, dans le monde social, plusieurs formes d’individualités qui entérinent le décloisonnement des identités. Partant, les contributeurs ne ménagent pas leur sagacité pour suggérer que le souci de soi de la postcolonie, lequel s’éprouve, peu ou prou, sous les auspices du consumérisme global, constitue un enjeu épistémologique majeur pouvant aider à questionner les assises symboliques de l’être-soi et de l’être-ensemble. Dans cette perspective, Sandy Larose et Francky Saint-Fleur étudient la transformation du corps qu’ils appréhendent comme un outil empreint de symbolisme, et qui permet à chaque individu d’accéder à la connaissance de soi. De ce point de vue, le corps est non seulement un support d’investissement de la signification de l’intime, mais aussi une métaphore matricielle d’où se reflètent nos imaginaires culturels et symboliques les plus marquants. Ainsi, pour mieux saisir la dimension du corps en tant qu’objet porteur de sens, Sandy Larose et Francky Saint-Fleur s’intéressent particulièrement à la période de l’hypermodernité ainsi qu’aux théories qui portent un regard singulier sur les différentes pratiques du corps dans les sociétés contemporaines. À cet égard, souscrivant à une approche transculturelle, ils questionnent, au sein de la société haïtienne, les techniques de reconfiguration du corps auxquelles recourt le travail de la photographie de mode et du mannequinat. Ils soutiennent que cette modélisation artistique du corps des jeunes haïtiens gagnés par l’euphorie de la visibilité, porte la promesse de structurer une image parfaite de soi. Il ressort que le sujet, suivant la logique consumériste des sociétés globalisées, doit constamment esthétiser son corps en le perfectionnant de sorte qu’il se rapproche le plus possible du modèle-type occidental. Le but de toutes ces techniques de retouche des images corporels, rappellent les auteurs, étant de pouvoir mieux se vendre sur les écrans globaux (Gilles Lipovtsky et Jean Seroy, L’Écran global : culture-médias et cinéma à l’âge hypermoderne, 2007). En revanche, Jean Willy BELFLEUR propose d’analyser la configuration de l’imaginaire sexuel de l’homme haïtien. Il s’agit, pour l’auteur d’examiner précisément la structuration du patriarcat haïtien dans sa façon de symboliser la place centrale dévolue aux hommes au sein des relations hétérosexuelles. A cet effet, Jean Willy BELFLEUR montre que le contexte haïtien contemporain serait marqué par une sexualité mythique sur laquelle se fonde les stéréotypes sexistes et virilistes. Ainsi, L’auteur expose dans sa réflexion la manière dont les logiques du patriarcat hétérosexiste haïtien – héritées tant de la période de l’esclavage, coloniale et néolibéral – légitime la « supériorité » de l’homme sur la femme. Il souligne à cette occasion que les préjugés sexistes sur lesquels s’arc-boutent le patriarcat haïtien en vue de penser la sociologie des genres, place les femmes haïtiennes en situation subalterne au sein du couple hétérosexuel. Cette étude permet ainsi à Jean Willy BELFLEUR de révéler, dans une perspective d’égalité sociale, la haine de soi chez les femmes haïtiennes, lesquelles sont obligées de refouler leur propre aspiration à la jouissance afin de se conformer à la vision sexuelle des hommes. En revanche, avec l’ouverture de la société haïtienne aux imaginaires globaux marqués par le triomphe de l’hédonisme consumériste, l’auteur constate l’usage de plus en plus marquant des gadgets sexuels par les femmes, ce qui favorise l’émergence d’un nouveau marché des plaisirs au sein de cette société. En cela, cette expansion des objets sexuels néolibéraux au sein de la société haïtienne participe à reconfigurer les imaginaires structurant l’expérimentation de l’intime en situation postcoloniale. Meriem MECHERI explore, dans son article, la problématique de l’homosexualité dans le roman De purs hommes de Mohamed Mbougar Sarr. Il s’agit, pour l’auteure, d’accorder un regard singulier sur les différentes représentations de soi liées à la corporalité et au désir. Elle analyse à cet égard l’esthétique de la subversion qu’use le romancier sénégalais pour aborder un tabou majeur qui travaille encore les imaginaires sexuels subsahariens. En effet, dans des sociétés postcoloniales qui accordent une place majeure à la pulsion éjaculatoire comme symbole puissant de la virilité, le plaisir anal, souligne l’auteure, est souvent violemment réprimé en raison de certaines considérations hétéronormatives. De ce point de vue, les personnes homosexuelles s’astreignent au silence et à l’invisibilisation de peur d’être vouées aux gémonies par les gardiens des valeurs pudibondes. C’est exactement ce que suggère Meriem MECHERI dans son étude portant sur l’inconscient sexuel des personnages chez qui la quête du plaisir anal participe d’une découverte essentielle de soi, laquelle est révélatrice de leur identité homosexuelle. Elle aborde également la question centrale du genre, à travers une remise en question de l’idéal hétérosexuel qu’encense le patriarcat postcolonial afin de formaliser la construction des identités sexuelles au sein des sociétés. Enfin, Michaela Gabriela STÃNICÃ examine en l’occurrence la question de l’hybridité raciale dans Tous tes enfants dispersés de Beata Umubyeyi Mairesse. En effet, l’auteure y décèle, au sein de l’œuvre de la romancière franco-rwandaise, la manifestation d’une esthétique de l’hybridité qu’elle questionne à partir du topos du corps métis. En outre, cette corporéité hybride s’articule autour d’un ensemble de stratégies discursives qui permettent de figurer l’expérience au monde du métis en contexte postcolonial. À cet égard, Michaela Gabriela STÃNICÃ conclut que le contexte postcolonial, parce qu’il constitue un moment de déconstruction épistémologique et théorique, permet de décloisonner les présupposés biologiques et raciaux sur lesquels l’épistémè colonial avait configuré la perception de l’identité métisse.